Environnement : Célébration de la Journée Mondiale des Zones Humides

Cliquez ici, pour télécharger l’allocution de Madame Arlette Soudan-Nonault, à l’occasion de ladite célébration

Chers Compatriotes,

Mesdames et Messieurs,

Le 02 février de chaque année, la communauté internationale célèbre la journée mondiale des zones humides pour commémorer la signature en 1971, dans la ville Iranienne de Ramsar, de la Convention relative.

Pour cette année, le thème choisi est « zones humides et biodiversité ».

Ce thème vient à juste titre nous rappeler à quel point les zones humides sont, non seulement un sanctuaire pour la biodiversité, mais aussi essentielles à la vie des communautés.

En effet, les zones humides qui ne représentent que 6% des terres émergées, soit environ 778 millions d’hectares, sont parmi les écosystèmes les plus riches et les plus diversifiés qui soient. Elles sont vitales pour la survie de l’humanité et figurent parmi les milieux les plus productifs de la planète.Berceau de la diversité biologique, elles fournissent l’eau et les éléments nutritifs dont d’innombrables espèces de plantes et d’animaux dépendent pour leur survie.

Malheureusement, ces milieux humides sont de plus en plus menacés à l’échelle mondiale, du fait des activités humaines.

Au cours des 50 dernières années, la planète a perdu 50% de ces zones et cette disparition, qui est 3 fois plus rapide que la déforestation, a des conséquences inquiétantes non seulement sur les populations qui en dépendent mais aussi sur les équilibres écologiques et climatiques mondiaux.

Mesdames et Messieurs,

A l’heure où les changements climatiques constituent une menace majeure pour l’humanité toute entière, rappelons-nous que les zones humides séquestrent 30% du carbone terrestre. Elles sont donc de véritable puits de carbone que nous devons à tout prix préserver si nous voulons atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le Climat.

La préservation et la gestion durable des zones humides s’imposent par conséquent comme une nécessité mais aussi comme une responsabilité face aux générations présentes et futures.

Notre pays, qui a ratifié la Convention de Ramsar en 1998, a inscrit à ce jour 14 sites qui couvrent une superficie totale de près de 14 millions d’hectares au titre de cette Convention.

Parmi les zones humides les plus emblématiques que compte notre pays figurent les mangroves de la zone côtière et les tourbières du Lac Télé.

Si nos tourbières demeurent à ce jour bien préservées, nos mangroves par contre sont sujettes à différentes menaces inhérentes à nos activités.

Notre pays a déjà en 30 ans perdu 60% de ses mangroves avec des incidences sur la ressource halieutique, car ces marais maritimes sont des lieux de reproduction des poissons. Cette perte contribue également au réchauffement climatique, les mangroves étant des écosystèmes à fort capacité de séquestration de carbone.

Mesdames et Messieurs,

Notre conscience collective est donc interpellée face aux enjeux de la préservation des zones humides. Nous en sommes tous à la fois les acteurs et les responsables.

Pour le Gouvernement, il s’agit non seulement d’initier des actions de grande envergure pour protéger et gérer durablement ces écosystèmes, mais aussi de créer les conditions d’instauration d’un cercle vertueux qui permettrait de les valoriser, tout en les conservant.

C’est ainsi que notre pays a lancé avec l’appui de ONU Environnement, un projet de création d’une aire marine protégée dans la Baie de Loango dans le Département du Kouilou. Cette aire marine protégée devrait concilier préservation de la biodiversité et développement des activités écotouristiques.

Dans la même optique, nous avons au cours de ce mois, toujours avec l’appui de ONU Environnement, lancé la phase préparatoire du projet « Conservation intégrée à base communautaire des écosystèmes des tourbières et promotion de l’écotourisme dans les paysages du Lac Télé ».

A terme, ce projet permettra de concilier avec l’implication des communautés locales, la préservation des tourbières de la zone du Lac Télé et le développement de l’écotourisme.

En ce qui concerne les mangroves, notre pays a élaboré avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement, une stratégie et un plan d’action afin de les restaurer et de les protéger.

Mesdames et Messieurs,

Le temps de l’action, c’est maintenant. Nous avons besoin des zones humides si nous voulons perpétuer le cycle de vie sur terre. Les défis sont colossaux. Ils sont d’ordre social, sociétal, économique, environnemental et institutionnel.

Il nous faut préserver nos zones humides afin de maintenir les équilibres écologiques et climatiques dans notre environnement.

Nous devons donc aller vers une transformation qualitative de nos modes de vie et de nos économies pour atténuer la pression qui s’exerce sur ces zones fragiles.

Ainsi, des écosystèmes sains, résilients, fonctionnels et diversifiés permettront le développement de solutions au bénéfice de nos sociétés et de la conservation de la biodiversité.

Je vous remercie.

Arlette SOUDAN-NONAULT.