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Environnement : les experts réfléchissent à la protection des tourbières du bassin du Congo

La ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a ouvert, le 12 mars à Brazzaville, un atelier portant sur la sécurisation des tourbières du bassin du Congo menacées par l’effet des changements climatiques.

L’atelier a réuni en virtuel et en présentiel les cadres et experts du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), de la République du Congo et de la République démocratique du Congo (RDC) sur la thématique « Protéger la biodiversité, le carbone et les réserves d’eau dans les tourbières du bassin du Congo grâce à une prise de décision éclairée ».

L’objectif a été la compréhension partagée des évolutions du projet et des progrès réalisés, ainsi que des implications pour l’approche de la mise en œuvre et la contribution aux politiques et aux stratégies. Il visait la mise en œuvre du projet de l’état de la science, des connaissances et du contexte pour la conservation des tourbières dans le bassin du Congo ainsi que la consolidation des progrès et la mise à jour des hypothèses et des risques de ce projet.

Les cadres et experts réunis travailleront également pour la cartographie des synergies de mise en œuvre à travers les axes de travail et les partenaires pour renforcer la complémentarité ainsi que l’identification des accélérateurs ou leviers de la conservation des tourbières que le projet devrait exploiter pour obtenir des impacts transformateurs efficaces.

Invité à s’exprimer au cours du lancement des travaux de l’atelier, le coordonnateur résident du système des Nations unies au Congo, Chris Mburu, a rappelé que l’ensemble des agences travaille avec les gouvernements, partenaires techniques et bailleurs de fonds ainsi que les acteurs de la société civile au niveau national et international pour promouvoir la gestion durable des écosystèmes forestiers et aquatiques.

Pour sécuriser les tourbières du bassin du Congo, a-t-il insisté, le système des Nations unies s’implique en vue de faire avancer le développement durable, renforcer la gouvernance environnementale, promouvoir et améliorer la conservation de la biodiversité et soutenir les efforts de lutte contre les changements climatiques.

Dans le cadre de l’Initiative internationale pour le climat, la République d’Allemagne, représentée par son ministère de l’Environnement, et le PNUE ont signé un accord de financement pour le projet « Protéger la biodiversité, le carbone et les réserves d’eau dans les tourbières du bassin du Congo ».

« Ce projet est coordonné par le PNUE, bénéficiaire de la subvention en collaboration avec la FAO, partenaire de mise en œuvre sous l’égide institutionnel des ministères de l’Environnement de la République du Congo et de la République démocratique du Congo. En 2018, les deux pays avaient signé un accord de coopération pour formaliser leurs engagements à protéger, conserver et gérer durablement les tourbières du bassin du Congo », a signifié Chris Mburu.

Le diplomate onusien a notifié l’engagement des communautés locales et autochtones pour garantir la résilience et œuvrer davantage avec les partenaires qui travaillent pour la protection des tourbières.  

Par ailleurs, l’ambassadeur d’Allemagne au Congo, le Dr Wolfgang Klapper, s’est réjoui de l’avancement du projet de sécurisation des tourbières du bassin du Congo. Il a évoqué l’importance et le rôle de ces tourbières et la nécessité de les préserver.

« Les tourbières du bassin du Congo sont des écosystèmes extrêmement fragiles et sensibles, malheureusement touchées par les changements climatiques. Il est donc important de les protéger efficacement et durablement. Leur destruction accélérait inévitablement les changements climatiques », a argumenté le diplomate allemand.  

Les tourbières stockent le carbone et ralentissent l’effet de serre. L’ensemble de la tourbe accumulée sur la terre depuis des millénaires contient environ plusieurs centaines de gigatonnes de carbone, ce qui équivaut à plusieurs dizaines d’années d’émissions anthropiques de gaz à effet de serre.

« Je suggère d’étudier la possibilité de classer la zone des tourbières du bassin du Congo au patrimoine mondial de l’Unesco, ce qui renforcerait leur protection. On pourrait également envisager l’écotourisme. Il convient de suivre de près l’évolution de l’industrie minière, pétrolière et du secteur des infrastructures, car on entend souvent parler du projet de route reliant Epéna-Ouesso qui traverserait la zone des tourbières. Nous intéresserons d’autres partenaires à s’impliquer dans le projet de protection des tourbières », a déclaré le Dr Wolfgang Klapper.

Au Congo comme ailleurs dans le monde, les écosystèmes sont les fondations de l’existence mais ils sont confrontés à plusieurs menaces : déforestation, pollution, changement climatique et perte de biodiversité mettent en péril la santé de la planète et la survie de nombreuses espèces.

Pour sa part, la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a soutenu que « le gouvernement de la République a la responsabilité de prendre de fortes mesures pour protéger nos écosystèmes. Cela signifie investir dans la conservation des habitats naturels, promouvoir des pratiques agricoles durables et adopter des politiques environnementales ambitieuses ».

Et d’ajouter : « Mais la protection de ces écosystèmes ne peut pas être réalisée uniquement par le gouvernement. Chacun de nous a un rôle à jouer. Que ce soit en réduisant notre empreinte écologique, en soutenant des initiatives de conservation au niveau local ou en plaidant en faveur de bonnes politiques environnementales. En définitive, nous pouvons tous contribuer à sauvegarder notre environnement pour les générations futures ».

Elle a soutenu que la préservation des tourbières joue plusieurs rôles allant de la régulation du climat à la protection de la biodiversité et au développement économique durable. « En préservant cet écosystème particulier, nous protégeons notre patrimoine naturel et maintenons la diversité biologique, ce qui peut avoir des avantages économiques, écologiques et culturels à long terme. En préservant les tourbières, nous assurons un approvisionnement continu en ressources naturelles essentielles pour notre population. Cette préservation s’inscrit dans une approche de développement durable en favorisant une utilisation judicieuse des ressources naturelles, tout en assurant à long terme le bien-être des communautés locales », a-t-elle conclu.

Source : Adiac