La société Agil contrainte à cesser l’extraction de l’or à Kellé

Les populations de Kellé ont intimé l’ordre aux travailleurs de la société Agil de cesser leurs activités d’extraction de l’or dans les zones interdites. Cette décision des populations fait suite à la mise en demeure des travailleurs par la ministre Arlette Soudan Nonault afin qu’ils respectent le cahier de charge de leurs activités, lesquelles étaient suspendues jusqu’à nouvel ordre. Malgré cette interdiction, les travailleurs de la société Agil ont continué d’extraire l’or sur les sites contestés, au grand dam des populations qui ont effectué une descente sur cette zone, afin d’obtenir la cessation d’activités.
Selon le site d’information lesechos-congobrazza.com qui a relayé cette information, l’écosystème du pays est dévasté, la nappe phréatique polluée par des rejets cyanurés dont le contact avec la peau provoque des dommages sur celle-ci. Le tableau dressé par les populations avait été conforté par la descente de la ministre du Tourisme et de l’environnement, Arlette Soudan Nonault, qui après avoir constaté, le 19 janvier 2019, les dégâts orchestrés par la société Agil dans les villages de la sous-préfecture de Kellé, dans le département de la Cuvette-ouest, avait pris la décision qui s’imposait. Pourtant, depuis lors, la société chinoise a fait fi de la décision gouvernementale et refusé de quitter la forêt de Kellé où elle a continué ses activités, comme si les récriminations à son endroit n’étaient pas des plus graves.
Excédés, les populations n’ont trouvé d’autre solution que de contraindre les agents d’Agil de dégager leurs engins et de libérer la zone. À bord de leurs scooters « Djakarta », ils ont rallié les sites d’extraction pour faire cesser les activités.

Face à la menace, et créant que la situation ne dégénère, escortés par les populations à moto, les travailleurs d’Agil ont ramené leur matériel désormais stocké sur leur camp de base à la grande joie des motoristes exhibant le « V » de la victoire.
La colère des populations est partie du fait que dans sa recherche de l’or, la société Agil Congo, a tout détruit sur son passage. Au village Nguingoli, à 29 km de Kellé, la population a perdu sa source d’eau (la denrée est souillée), le bois y compris. Il en est de même pour les sites d’Andoubi, au village Akamou (31 km de Kellé).

Cent cinquante ruisseaux environ sur trente-six sites ont été abîmés. Les habitants n’ont plus d’eau ni pour boire ni pour se laver. Le contact de ces eaux avec le corps provoque d’intenses démangeaisons et on se gratte jusqu’à s’arracher la peau, d’où le vocable « Nkwaka Nzoka ».

Le site d’Andoubi 2 est, quant à lui, détruit entièrement et abandonné au mépris des lois de la République. Longomba, un autre site au village Otsouadzoko, à 40 km de Kellé, est le plus grand chantier qui a connu une vaste destruction.

Moctar FICOU / VivAfrik

Source : www.vivafrik.com