Le congo

« C’EST EN AFRIQUE QUE L’HUMANITE A VU LE JOUR ET C’EST AU CONGO, NOTRE CONGO, QUE BAT LE CŒUR DU CONTINENT MERE »
Denis Sassou N’Guesso, Président de la république du Congo.

La République du Congo, communément appelée le Congo-Brazzaville pour la distinguer de son voisin de l’autre côté du fleuve, la RDC (Congo-Kinshasa), est un pays de 342 000 km2 et de quelque 4 500 000 habitants. Située en Afrique centrale, au cœur du continent et à cheval sur l’équateur, cette ancienne colonie française a accédé à l’indépendance le 15 août 1960.

Plusieurs dirigeants se sont succédé à la tête du pays depuis cette date historique : l’abbé Fulbert Youlou, Alphonse Massamba-Débat, Marien Ngouabi, Joachim Yhombi Opango, Pascal Lissouba et Denis Sassou N’Guesso.

L’actuel président Denis Sassou N’Guesso avait pris les commandes du pays en 1979. Après avoir perdu l’élection présidentielle de 1992 au profit de Pascal Lissouba, il s’était mis à l’écart, avant de revenir au pouvoir en 1997 après les conflits armés. Denis Sassou N’Guesso a ensuite été élu en 2002, puis réélu en 2009 et en 2016.

La République du Congo compte 12 départements, doté chacun d’un chef-lieu et divisé en districts.

BRAZZAVILLE ET POINTE-NOIRE

La capitale du Congo est Brazzaville, en souvenir à son fondateur, Pierre Savorgnan de Brazza, l’explorateur français qui avait ouvert la voie à la colonisation française en Afrique centrale à la fin du 19ème siècle. Les deux plus grandes villes du pays, Brazzaville, au bord du fleuve Congo, et Pointe-Noire, plus au sud et au bord de l’océan Atlantique, sont reliées par la route, le rail et l’avion. Le réseau routier a été étendu et amélioré au cours de ces dernières années. Il est aujourd’hui facile de se rendre par la route du Sud au Nord, dans toutes les principales villes du pays, mais aussi dans des pays voisins tels que le Cameroun ou le Gabon.

L’économie du Congo repose sur les exportations de pétrole. Il est, en effet, le cinquième producteur d’or noir d’Afrique subsaharienne. Néanmoins, les autorités s’emploient à diversifier l’économie pour mettre le pays à l’abri des effets néfastes de la chute des cours de pétrole sur les marchés internationaux. Le Congo, qui dispose de 10 millions de terres arables, s’attelle au développement de l’agriculture et de la transformation du bois. Les mines, les services financiers et le tourisme ne sont pas en reste. Des plans de développement à moyen et long terme sont en cours d’élaboration.

UNE POPULATION MAJORITAIREMENT URBAINE

La majorité des Congolais (plus de 60 %, selon les estimations) vit dans le Sud, notamment dans les deux grandes villes (Brazzaville et Pointe-Noire), le Pool, le Niari et le Kouilou. Les Congolais sont constitués de Bantous et d’une infime minorité de peuples autochtones (pygmées) et autres communautés évalués à 3 % de l’ensemble de la population. Plus de 65 % des Congolais vivent en milieu urbain. Le gros de la population est constitué de jeunes. Les moins de 15 ans représentaient 45% de la population en 2012.

Les Bantous, qui comptent 74 communautés ethniques au Congo, se rattachent à une dizaine de grands ensembles dont les plus représentatifs sont les Kongos, les Tékés, les Ngalas et les Makas, les Kakas et les Oubanguiens. Les Kongos, descendants des sujets de l’ancien royaume Kongo dont le territoire couvrait une partie des deux Congo, de l’Angola et du Gabon actuels, du XIVème au XVIIIème siècle, sont installés dans le Sud du pays, principalement entre Brazzaville et Pointe-Noire. Les Tékés, éparpillés sur le territoire national, sont implantés à Brazzaville, dans le Pool, les Plateaux, la Cuvette Ouest, la Lékoumou et le Niari. Les Ngalas, composés de plusieurs sous-groupes dont les Mbochis, sont installés dans le Nord, spécialement dans la Cuvette. Les Makas, constitués d’une dizaine de sous-ensembles, sont établis majoritairement dans le département de la Sangha. Les Kakas et les Oubanguiens peuplent la Likouala. Le nombre de peuples autochtones est estimé à quelque 30 000 dans le pays. Ces êtres généralement de petite taille vivent dans les forêts du Nord et de l’Ouest.

DEUX LANGUES NATIONALES

Le Congo, ancienne colonie française, a gardé le français comme langue officielle. À côté du français, qui est la langue de l’administration, cohabitent deux langues nationales : le lingala et le kituba. Ces deux langues africaines sont également parlées dans l’autre Congo et en Angola (pour le kituba).

La population congolaise est majoritairement chrétienne. Les catholiques sont dominants, suivis des protestants. Au cours de ces dernières années, les églises dites de réveil ont proliféré dans le pays. Ce sont des sectes pentecôtistes qui s’inspirent des télévangélistes américains. Le pays compte également des adeptes de l’église kimbanguiste créée par Simon Kimbangu, le « prophète noir » du Congo-Kinshasa, qui s’était insurgé contre la colonisation belge, et des matsouanistes. André Matsoua, le pendant de Simon Kimbangu au Congo-Brazzaville, s’était lui aussi élevé contre la colonisation. Cet homme mort en détention en 1942 reste une grande figure de l’histoire contemporaine du Congo.

UNE VARIÉTÉ DE PAYSAGES

Le Congo, mosaïque de peuples et de cultures, est constitué d’une variété de paysages. La grande forêt dense équatoriale se déploie au nord et couvre quatre départements. Plus au sud, après la Cuvette qui forme une vaste dépression, se niche une zone de plateaux, couverts d’une savane tantôt arborée, tantôt herbeuse, dont le plus haut sommet ne dépasse pas 750 mètres. Entre les collines du Pool et la côte se trouve la riche vallée du Niari, bordée par le massif du Chaillu et la chaîne du Mayombe. Un peu plus loin, une étroite plaine littorale borde l’océan Atlantique. Le Congo, pays équatorial béni de Dieu, dit-on, n’a pas de problème d’eau. Il dispose d’un réseau hydrographique de rêve dont le cœur est le majestueux fleuve Congo, alimenté pendant toute l’année par un impressionnant entrelacs de rivières et de cours d’eau.

Sa faune et sa flore sont exceptionnelles. Les forêts, qui couvrent près de 65 pour cent du territoire congolais, abritent plus de 400 espèces de mammifères et plus de 10 000 espèces de plantes. Une partie de ces espèces animales et végétales est endémique. Le Congo dispose de 4 parcs nationaux et de plusieurs autres aires protégées.

PAYS DE MUSIQUE ET DE LITTÉRATURE

Pays de musique le Congo a produit des chanteurs et d’autres musiciens dont la maestria est reconnue également hors des frontières nationales. Les Bantous de la Capitale, le Peuple, les Bana Poto-Poto sont des groupes qui ont marqué plusieurs générations. Parmi les chanteurs-compositeurs les plus populaires actuellement figure notamment Roga Roga, de son vrai nom Rogatien Ibambi Okombi, issu du groupe Extra-Musica. Il joue également de la guitare, un fait rare pour les artistes de sa génération.

Pays de littérature, le Congo a engendré de nombreux auteurs et écrivains : Tchicaya U Tam Si, Jean-Baptiste Tati-Loutard, Sony Labou-Tansi, Jean-Pierre Makouta Mboukou, Emmanuel Dongala Boundzeki, Wilfried Nsondé, Théophile Obenga, Jérôme Ollandet, Abraham Ndinga Mbo, etc. Alain Mabanckou, professeur de littérature aux États-Unis et lauréat du prix Renaudot en France pour son roman Mémoires de porc-épic, est sans doute l’un des écrivains congolais les plus lus actuellement dans le monde. L’auteur de Verre Cassé, Black Bazar, Le Sanglot de l’homme noir, Demain j’aurai vingt ans, etc. a été admis à la chaire annuelle de création francophone au Collège de France en 2016.

Plusieurs écrivains de renom ont été inspirés par ce pays. André Gide, qui s’était rendu de l’embouchure du Congo au lac Tchad, en avait rapporté des souvenirs impérissables qui ont alimenté Voyage au Congo, un récit aux allures d’un violent réquisitoire contre le colonialisme, publié en France en 1927. Dans la même veine, après un long séjour dans ce qui est devenu le Congo, Albert Londres, figure emblématique du journalisme de l’époque, avait publié Terre d’ébène, une vive dénonciation des pratiques coloniales françaises.

LA PEINTURE, UN ART TRÈS CONGOLAIS

Des peintres congolais ont acquis une certaine notoriété. Ils sont, pour la plupart, issus de l’école de Poto-Poto, à Brazzaville, qui entretient son image de vitrine des arts congolais. Les plus célèbres d’entre eux sont Jean Balou, Faustin Kitsiba, Guy Léon Fylla, Eugène Malonga, Nicolas Ondongo, Émile Mokoko, Félix Ossali, Marcel Gotène, Michel Hengo, et Rémy Mongo Etsion. Les nouvelles générations, comme Roch Mionzo, Trigo Piula Francis Tondo, Goma Balonga, Bandoudi, Russel Bidounga, Eliezer Dinga, Nicaise Kadémina ou Gastineau Massamba, évoluent plus souvent hors des murs de l’Ecole de Poto-Poto. Les femmes peintres ne sont pas en reste. On peut citer Laurentine Ngampika, la doyenne, Aurélie Diansayi, Lydie Kouboukoulou, Bernardine Alouna, Reine-Claire Kombo, Passiza, Bill Kouélany et Rhodes Makoumbou,

Les toiles peintres par ces artistes sont figuratives ou semi-abstraites. En outre, le pays produit des masques, des statues et des statuettes auxquelles les sociétés traditionnelles attribuent parfois des pouvoirs maléfiques ou de guérison.

GASTRONOMIE ET FOOTBALL

La cuisine congolaise est riche et diversifiée. Les recettes culinaires varient selon les départements. Il convient toutefois de noter que les Congolais, d’où qu’ils soient, semblent avoir une préférence pour des plats très épicés. Poissons, viande rouge, viande blanche, viande de brousse, pain de manioc, feuilles de manioc, légumes et fruits locaux sont à la base de l’alimentation du Congolais ordinaire.

Le football est un sport très populaire dans le pays. Il faudrait toutefois relever que l’âge d’or des équipes congolaises remonte aux années 70. Les Diables Rouges, l’équipe nationale, ne jouent plus les premiers rôles sur le continent africain. Pourtant, elle avait inscrit son nom au palmarès de la Coupe d’Afrique des Nations en 1972. Le club Aiglons Cara de Brazzaville avait remporté la Coupe d’Afrique des Clubs champions en 1974. Jusqu’ici, c’est le seul club congolais à avoir gagné ce trophée. Si le football congolais a quelque peu perdu de son lustre au cours de ces dernières années, faute de titre majeur dans les compétitions africaines les plus prestigieuses, il n’en demeure pas moins que les principales équipes telles que Diables Noirs, Étoile du Congo, V.Club Mokanda (Pointe-Noire) et Léopards (Dolisie), vainqueurs en 2012 de la Coupe de la confédération (coupe de la CAF), drainent toujours une foule considérable lors de leurs matches dans des stades du pays. Les équipes féminines de handball sont, pour leur part, parmi les meilleures d’Afrique. Le handball reste un sport populaire au Congo. Les autres disciplines sportives connaissent des fortunes diverses, selon les périodes. Elles refusent de mourir, même si parfois les infrastructures sont à améliorer.

Le visiteur qui irait au contact de ce peuple accueillant et à la découverte de ce pays merveilleux mais méconnu, en rentrerait ébranlé dans ses certitudes et sûrement débarrassé de ses idées reçues. Avec ses nombreux sites naturels, ses espèces rares, ses somptueux paysages, son hydrographie de rêve, son réseau routier, son offre hôtelière étoffée et diversifiée, son riche patrimoine artistique, sa cuisine variée et ses nombreux autres atouts, le Congo se prête à plusieurs types de tourisme. Fort de ses exceptionnels atouts naturels, ce pays mérite d’être inscrit comme une vraie destination touristique au cœur du continent africain.