La ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo (MEDDBC), Arlette Soudan Nonault, a lancé officiellement le processus de révision de la troisième contribution déterminée au niveau national (CDN 3.0) de la République du Congo, ce mardi 27 mai 2025, à Brazzaville. Cette démarche vise à renforcer l’ambition climatique de la République du Congo en intégrant les dernières données scientifiques et en alignant ses engagements sur la neutralité carbone d’ici 2050.
Soutenu par l’initiative pour les forêts d’Afrique Centrale (CAFI) à travers l’UNOPS et la FAO, dans le cadre de la mise en œuvre de la lettre d’intention signée entre la République du Congo et CAFI, ainsi que par des appuis complémentaires de la délégation de l’Union Européenne et de l’UNICEF, le processus de révision de la CDN a été lancé dans un contexte de mobilisation inclusive et participative des parties prenantes.
Lors de cet événement, la ministre Arlette Soudan Nonault a précisé devant une délégation du Royaume-Uni, conduite par Ruth Davis OBE, première représentante spéciale du Royaume-Uni pour la nature, ainsi que des représentants du gouvernement, du secteur privé, de la société civile, des jeunes et d’autres partenaires techniques, que cette nouvelle édition de la CDN 3.0 est attendue par la communauté internationale avant octobre 2025. Plus qu’un simple engagement, cette phase représente pour les pays en développement une opportunité pour la planification du développement, faisant de l’action climatique un levier de diversification et de modernisation du tissu industriel et socio-économique.
« La CDN 3.0 permettra d’aligner assurément nos objectifs climatiques sur nos priorités de développement, de mobiliser les financements innovants et les technologies appropriées en vue de renforcer notre résilience climatique et faire de notre action climatique un pivot de notre développement durable. Il est vrai qu’en termes d’actions, nous avons encore du chemin à faire face à la multitude de défis climatiques et des contraintes multifactoriels auxquels notre pays fait face. Toutefois, il est important de souligner que malgré ces difficultés, la CDN 2021 commence à porter ses fruits. Nous pouvons citer, par exemple, la consolidation de la politique de gestion durable des forêts à travers la protection des tourbières, un écosystème déterminant dans la régulation du système climatique global, » a affirmé Arlette Soudan Nonault dans son discours.
Cependant, face aux défis actuels, les autorités congolaises sont conscientes qu’elles doivent redoubler d’efforts. La CDN 3.0 doit permettre de renforcer les ambitions en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour ce faire, les gouvernants doivent caractériser les données afin de prendre des engagements sectoriels éclairés et stratégiques, susceptibles de faciliter la mobilisation de financements et d’assurer le respect de l’engagement de la République du Congo pour le climat. La CDN 3.0 devra également incarner la justice climatique en associant les peuples autochtones et les communautés locales vulnérables aux décisions qui en découleront. Elle devra par ailleurs générer des bénéfices pour le développement local et communautaire, en assurant la résilience et la sécurité physique, sanitaire et alimentaire des populations. Enfin, elle devra s’inscrire dans une dynamique de financement innovant, conjuguant ressources nationales, internationales et privées, avec comme fil conducteur la transition juste.
« L’un des points clés de l’Initiative des forêts d’Afrique Centrale (CAFI) est le soutien à la révision de la Contribution déterminée au niveau national, qui est une priorité pour combattre la déforestation. La Contribution déterminée au niveau national est un projet ambitieux qui s’harmonise avec les cadres existants, tels que la lettre d’intention signée avec le CAFI et la stratégie de REDD+, ainsi que le Plan de développement durable qui incorpore des données. Nous savons aussi que la Contribution déterminée au niveau national est un outil mobilisateur de financements. Pendant mon séjour à Brazzaville, j’ai eu l’occasion de rencontrer la société civile et les peuples autochtones. Je suis très impressionnée par le fait que la République du Congo inclue cette couche de la population dans ses programmes, ce qui constitue un atout important pour le développement des politiques climatiques, » a déclaré Ruth Davis OBE lors de son discours.
Les Contributions Déterminées au Niveau National sont des plans d’action climatiques nationaux, soumis par chaque pays avant la COP21, qui décrivent les actions pour réduire les émissions et renforcer la résilience au changement climatique. Elles constituent le fondement de l’Accord de Paris, démontrant les intentions des pays en matière de décarbonisation et d’adaptation aux changements climatiques. En lançant officiellement son processus de révision de la CDN 3.0, la République du Congo a ainsi affirmé l’engagement de ses gouvernants dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Source : https://24newsagency.com/